Il y a peu, après trois ans de recherches, nous avons enfin déniché la maison de nos
rêves.
Une vénérable Toulousaine toute en longueur, exposée plein sud avec un petit jardin. Ce que l'on appelle dans notre région une maraîchère. La bâtisse d'origine date de 1860 mais à été
profondément modifiée en 1930 et 1950 plus pas mal d'inepties ont été commises en 1970 au nom du "modernisme".
La maison, bien qu'en bon état, nécessitait une refonte totale sur bien des points : électricité, chauffage, isolation. Le chantier a duré six mois.
Je me suis occupé de tous les travaux de démolition : nous avions décidé d'ouvrir des espaces, de réduire le nombre de pièces mais en les rendant plus vastes, d'agrandir des ouvertures prévues
pour des nains...
Dans une chambre à l'étage, il y avait un placard bâtit en briques pleines. Le propriétaire précédent avait commencé des travaux un peu dans tous les sens avant de vendre, dépassé par l'ampleur
de la tâche.
Le placard était à moitié démoli, mais il avait commencé du bas, ce que l'on ne fait jamais : un mur se détruit toujours par le haut, si on ne veut pas le recevoir sur la figure...
Je m'attelle donc à finir le travail, cela m'inquiète un peu : tout le haut du placard semble tenir par miracle, un genre de clef de voûte improbable.
A peine j'y touche que tout s'écroule ! J'ai juste le temps de sauter de l'échafaudage et d'éviter la chute des briques.
Une fois la poussière dissipée, je me rends compte que ceux qui avaient construit le placard, dans les années cinquante, avait condamné l'étagère du haut et elle vient de réapparaître. Je passe
la main par dessus et je sens sous mes doigts un petit objet.
C'est une boîte à bijou !
Quand je la secoue, elle fait clock-clock. Emotion.
Je l'ouvre, médaille de baptême, épingle à chapeau, médaillon, chaînes cassées... Je la prends en photo.
Rien de vraiment de valeur, c'est de la pacotille, mais ce sera notre trésor ! Le souvenir de ce chantier.